Notre approche se base sur la mobilisation des cellules progénitrices du système nerveux entérique déjà présentes dans le tissu affecté et leur différentiation en neurones pour repeupler la région affectée.
En 2020, le laboratoire du Dr Pilon à découvert de manière surprenante qu’une exposition locale et brève au GDNF recombinant humain peut induire de manière permanente un nouveau système nerveux entérique dans la portion de côlon affectée dans différents modèles de souris Hirschsprung et ainsi prévenir la mort prématurée d’un nombre significatif de ces souris (Soret, Pilon et collègues, Gastroenterology, 2020).
La caractérisation détaillée des souris Hirschsprung a montré que GDNF pénètre le côlon anormalement perméable et s’accumule dans toute la paroi intestinale. De plus, le GDNF exogène entraîne une augmentation des niveaux de GDNF endogène et de RET dans le côlon, une observation particulièrement intéressante pour les nombreux cas de la maladie de Hirschsprung démontrant une expression réduite de RET.
Le traitement au GDNF mène à une augmentation majeure des ganglions du système nerveux entérique à l’âge de 20 jours chez les souris et persiste jusqu’à l’âge adulte.
De façon intéressante, la formation de nouveaux neurones suite au traitement avec GDNF a été observée suite à la mise en culture de tissus de côlon humains prélevés sur des enfants atteints de la maladie de Hirschsprung, avec une réponse accrue pour les patients les plus jeunes. Nos observations fournissent donc l’espoir que le système nerveux entérique peut être reconstruit avec des facteurs trophiques après la naissance, une percée très prometteuse pour le traitement de la maladie de Hirschsprung permettant potentiellement d’éviter les interventions chirurgicales invasives et coûteuses.